Curée

Origine

De « cuir » car la curée se donnait dans un cuir.
On pourrait penser à « courée », « corée » (de « cor », « cœur »), mot très usité dans l'ancien français et dans quelques provinces pour signifier les viscères de la poitrine (cœur et poumon), du fait que ces viscères du cerf se donnaient aux chiens en curée ; mais la forme cuirée et le fait qu'on ne trouve pas corée avec le sens de curée, excluent cette étymologie.
Voici un exemple pour « courée » : Le curé incontinent s'en va acheter force courées [mou] de veau et de mouton, et les mit toutes cuire en une grande oulle. (Bonaventure Despériers (1510-1544))
  • API : /ky.ʁe/
  • SAMPA : /kyRe/

Nom commun

curée /ky.ʁe/ féminin (féminin pluriel : curées /ky.ʁe/)
  1. (Vénerie) Portion de la bête que l'on donne aux chiens après qu'elle est prise.
    Témoin les chiens dont on anime le courage pour la chasse d'un animal en leur donnant curée. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Conn. de Dieu, V, 4.)
  2. (Par extension) toute espèce de pitance.
    Eh ! qu'importe quel animal ? Dit l'un de ces mâtins, voilà toujours curée. — (Jean de la Fontaine, Fabl. VIII, 25.)
    [La grenouille] Prétend qu'elle en fera gorge chaude et curée. — (Jean de la Fontaine, Fabl. IV, 11.)
    [le Sénat] Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale. — (Pierre Corneille, Pomp. I, 1.)
  3. (Figuré)
    Pour recueillir les restes de Moscou, dont l'incendie n'a que trop légitimé le pillage, et pour arracher les soldats à cette grande curée. — (Sophie de Ségur, Historique de Napol. VIII, 7.)
    Cette convoitise des offices et états (curée autrefois réservée aux nobles limiers) est devenue plus âpre depuis que tous y peuvent prétendre. — (Paul Louis Courier, I, 168.)

Locutions dérivées

Verbe

curée /ky.ʁe/ féminin (masculin : curé /ky.ʁe/, masculin pluriel : curés /ky.ʁe/)
  1. participe passé à la forme féminine du singulier de curer

Voir aussi