Incompréhensible

Origine

du latin incomprehensibilis, du préfixe in- « contraire de » et comprehensibilis « compréhensible » .
  • API : /ɛ̃.kɔ̃.pʁe.ɑ̃.sibl/
  • SAMPA : /E~kO~pReA~sibl/

Adjectif

incompréhensible /ɛ̃.kɔ̃.pʁe.ɑ̃.sibl/
  1. Qui ne peut être compris.
    Sachant que ma nature est extrêmement faible et limitée et que celle de Dieu au contraire est immense, incompréhensible et infinie. — (René Descartes, Médit. IV, 5.)
    C'est lui [Dieu] qui fait de grandes choses, qui en fait d'incompréhensibles et de miraculeuses qui sont sans nombre. — (Isaac Louis Lemaistre de Sacy, Bible, Job, IX, 10.)
    Jusqu'à ce qu'il [l'homme] comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. — (Blaise Pascal, dans COUSIN.)
    Tout ce qui est incompréhensible ne laisse pas d'être. — (Blaise Pascal, Pensées, art. XII, 9, édit. HAVET.)
    Incompréhensible que Dieu soit, et incompréhensible qu'il ne soit pas ; que l'âme soit avec le corps, et que nous n'ayons pas d'âme […] — (Blaise Pascal, ib. XXIV, 97.)
    Pour ne vouloir pas croire des mystères incompréhensibles, ils [les incrédules] suivent, l'une après l'autre, d'incompréhensibles erreurs. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Anne de Gonz.)
    Dieu a mis en nous […] quelque chose qui peut se soumettre à sa souveraine puissance, s'abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse […] — (Jacques-Bénigne Bossuet, Duch. d'Orl.)
    Saint Paul avait bien appelé le corps humain ressuscité un corps spirituel à cause des qualités divines, surnaturelles et supérieures aux sens dont il était revêtu ; à plus forte raison le corps du Sauveur mis dans l'eucharistie d'une manière si fort incompréhensible pouvait-il être appelé de ce nom. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Var. IV, § 7.)
    Cette félicité incompréhensible dont jouiront les saints dans le ciel. — (Louis Bourdaloue, Sur la récomp. des saints, 1er avent, p. 28.)
    J'abuserais trop de ma faible raison, si je cherchais à comprendre pleinement l'être qui par sa nature et par la mienne doit m'être incompréhensible. — (François-Marie Arouet, 1re homél. athéisme.)
  2. Substantivement.
    Pourquoi former des êtres sensibles et malheureux ? pourquoi le mal moral et le mal physique ? de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que l'incompréhensible. — (François-Marie Arouet, Dial. 7.)
  3. Dans une acception moins rigoureuse. Qui est très difficile à comprendre.
    Il a un procédé qui m'est entièrement incompréhensible. — (Marquise de Sévigné, 584.)
  4. Il se dit d'une personne dont on ne peut s'expliquer le caractère, la conduite.
    Rabelais surtout est incompréhensible : son livre est une énigme. — (Jean de la Bruyère, I.)

Synonymes

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier