Gai

Origine

ancien espagnol gayo haut-allem. gâhi, prompt jähe.
Toutefois on peut noter, ne fût-ce que pour mention, le nom propre latin Gaius, qui était un nom de bon augure, et que les langues italiotes offrent sous la forme de Gavius, lequel semble signifier le réjouissant ;Gaius aurait donné sans peine gajo ;mais les intermédiaires manquent.
  • API : /ɡe/ ou /ɡɛ/
  • SAMPA : /ge/ ou /gɛ/

Adjectif

gai /ge/ masculin (féminin : gaie /ge/, masculin pluriel : gais /ge/, féminin pluriel : gaies /ge/)
  1. Qui a de la gaieté.
    Un jour, gaie et l’esprit plus content que jaloux, Je suivais en Argos cet infidèle époux. — (Jean de Rotrou, Herc. mour. II, 2.)
    C'est, dit Tertullien, à la vérité seule qu’il appartient de railler, parce qu’elle est gaie. — (Furetière, 3e factum, t. I, p. 319.)
    Sans raison il [l'homme] est gai, sans raison il s’afflige. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Sat. VIII.)
    Dût ma muse par là choquer tout l’univers, Riche, gueux, triste ou gai, je veux faire des vers. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Sat. VII.)
    J'ai encore une chose à vous dire, mon héros, dans ma confession générale ; c’est que je n'ai jamais été gai que par emprunt ; quiconque fait des tragédies et écrit des histoires, est naturellement sérieux, quelque Français qu’il soit. — (Voltaire, Lett. Richelieu, 19 août 1766.)
    Sans être naturellement gai, il s’animait de la gaieté des autres. — (Jean-François Marmontel, Mém. VI.)
  2. Qui porte le caractère de la gaieté, en parlant des choses. Humeur gaie. Esprit gai. Un œil gai.
    Son visage était gai, sa bouche était vermeille. — (Tristan, Panthée, II, 2.)
    Deux siens voisins se laissèrent leurrer à l’entretien libre et gai de la dame. — (Jean de la Fontaine, les Remois.)
    La cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires […] tout est couvert d’un air gai, et vous diriez qu’on ne songe qu’à s’y divertir. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Anne de Gonz.)
  3. Où règne la gaieté.
    Notre repas fut le plus gai du monde, et j'y fus plus gai que personne. — (Pierre de Marivaux, Pays. parv. 2e part.)
  4. Qui inspire de la gaieté. Une chanson, une vue gaie.
    Le vert est plus gai ; vous avez raison, il n'y a qu’à le laisser comme cela [un ameublement]. — (Florent Carton, Vert galant, sc. 26.)
  5. (Musique) Synonyme d’allegro. Un air d’un mouvement gai.
  6. Propos, conte gai, se dit quelquefois de propos, de contes un peu libres.
  7. Dans un langage technique, qui a trop de jeu, qui n'est pas assez serré. Cette vis est trop gaie. Ma tabatière était trop gaie, elle s’est ouverte dans ma poche.
  8. Terme de marine. Se dit d’un mât ou de tout autre objet, lorsqu'il est trop au large dans son trou ou dans la place qu’il occupe.
  9. Substantif masculin Grand gai, petit poisson qu’on nomme aussi pucelotte.
  10. Gai ! interjection qui s’emploie pour exciter à la gaieté et aussi au mouvement, à l’action. Gai, divertissons-nous.
    Allons, gai ! vous a-t-on donné votre congé ? — (Jean-François Regnard, le Joueur, III, 2.)
    Gai ! gai ! serrons nos rangs, Espérance De la France ; Gai ! gai ! serrons nos rangs, En avant, Gaulois et Francs ! — (Pierre Jean de Béranger, Gaulois et Francs.)

Locution

  1. Gai comme un pinson : très gai.
    Comme ils devenaient un peu plus gais sur la fin du repas, selon la coutume des philosophes qui dînent. — (Voltaire, Oreilles, 5.)
  2. Appartement gai : appartement bien exposé, qui a une vue agréable.
  3. Temps gai : temps serein et frais.
  4. Cheval gai cheval qui a de la vivacité (Blason) cheval nu et sans harnais.
  5. Couleur gaie : couleurs vives, légères et brillantes.
  6. le gai savoir : la poésie des troubadours.
  7. Hareng gai : (Pêche)celui dans lequel on ne trouve ni laite, ni œufs.

Locutions dérivées

  1. Avoir le vin gai être de belle humeur quand on a un peu bu.
  2. Être un peu gai : avoir un peu trop bu.

Synonymes

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier