Fraîchement

Origine

de fraîche et du suffixe -ment

Adverbe

1. Au frais, dans un endroit frais.

   Être logé fraîchement.

2. Être vêtu bien fraîchement, avoir des habits qui ne tiennent pas chaud.
3. Récemment, depuis peu.

   Cet illustre personnage qui venait de perdre fraîchement deux de ses enfants. — (Claude Favre de Vaugelas, Q. C. 367.)

   Il tient quelque moineau qu’il a pris fraîchement. — (Molière, Mélic. I, 4.)

   Il arrive fraîchement de son ambassade. — (Jean de la Bruyère, V.)

4. Tout fraîchement, tout récemment.

   Votre serviteur Gille […] Tout fraîchement en cette ville Arrive en trois bateaux exprès pour vous parler. — (Jean de la Fontaine, Fabl. IX, 3.)

   Cet étranger extravague ; il vient sans doute tout fraîchement de l’autre monde. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, t. XXI, p. 469.)

   Ce qui inspirait à l’un tant de hardiesse, et à l’autre tant de docilité, était la nouvelle qu’on avait reçue tout fraîchement de la grande victoire que les Romains avaient remportée sur Persée, roi de Macédoine. — (Charles Rollin, Historique ancien Œuv. t. VIII, p. 618, dans POUGENS.)

5. Figuré et familièrement. Avec quelque froideur (c'est un adoucissement de froidement).

   Accueillir fraîchement quelqu'un.

   Le compliment [de la duchesse de Lauzun] fut d’abord fraîchement reçu ; incontinent la marée monta, et voilà la duchesse du Maine aux reproches. — (Louis de Rouvroy, 258, 214.)