Encre

Origine

(nom) m. ancien vénitien, incostro L'origine de ces mots est le latin encaustum, en grec, le terme se traduit par encre rouge avec laquelle les empereurs grecs signaient (ce terme provient de deux mots dont l’un signifie brûlé, voir aussi encaustiq). Le mot latin et le mot grec s’accentuaient différemment ;le latin avait l’accent sur la syllabe cau, et, comme dans tous les mots tirés du grec où l’accentuation nationale était en conflit avec l’accentuation étrangère, la prononciation de encaustum était tantôt latine : encaústum, tantôt grecque : éncaustum ;du moins c’est ce que montrent les langues romanes qui reproduisent les unes éncaustum (le français, ses patois et le sicilien), les autres encaústum (le provençal, l’espagnol et l’italien).
  • API : /ɑ̃kʁ/ ;
  • SAMPA : /A~kR/ ; /a~kʁ/

Nom commun

encre /ɑ̃kʁ/ féminin (féminin pluriel : encres /ɑ̃kʁ/)
  1. Liqueur ordinairement noire dont on se sert pour écrire, pour imprimer.
    L'encre pour écrire la plus employée est un tannogallate de protoxyde de fer mêlé de gomme, d’indigo ou de sucre pour lui donner du brillant. Encre indélébile.
    Aussi bien de penser rendre cet homme-là plus coupable qu’il ne s’est fait lui-même, ce serait jeter de l’encre sur le visage d’un More. — (Louis-Guez de Balzac, liv. III, lett. 7.)
    Je soutiendrai mon opinion jusqu'à la dernière goutte de mon encre. — (Molière, Mar. forcé, 6.)
    Mais je vois venir sur le soir Notre astronomique Émilie, Avec un vieux tablier noir, Et la main d’encre encor salie. — (Voltaire, Ép. XLV.)
  2. Encre rouge, bleue, etc. liquides colorés dont on se sert quelquefois pour écrire.
  3. Encre d’imprimerie, pâte liquide qui consiste en un mélange de noir de fumée et d’huile de lin cuite.
  4. Encre lithographique, encre servant à l’impression lithographique et à peu près semblable à l’encre d’imprimerie.
  5. Encres autographiques, encres avec lesquelles on écrit sur un papier préparé pour transporter les caractères sur les pierres lithographiques.
  6. Figuré
    Mille soupçons plus noirs que l’encre s’emparèrent de son imagination. — (Antoine Hamilton, Gramm. 8.)
  7. Suer de l’encre, être dans un embarras extrême.
    M. de Beauvillier, dont le rang d’opiner était le pénultième des ministres, suait de l’encre d’entendre Torcy. — (Louis de Rouvroy, 305, 226.)
  8. Écrire de la bonne encre ou de bonne encre à quelqu'un, lui écrire sans ménagement, vertement.
  9. C'est la bouteille à l’encre, se dit d’une affaire compliquée et rendue obscure ; et, en parlant d’une personne, se dit d’une personne qu’on ne comprend pas et qui ne se comprend pas elle-même.
  10. Être dans la bouteille à l’encre, être dans le secret d’une affaire, d’une intrigue. On dit plus ordinairement être dans la bouteille.
  11. Encre de chine, composition sèche qu’on emploie en détrempe et surtout au pinceau ; elle nous est venue de Chine, où elle est en grand usage.
  12. Encre sympathique, encre sans couleur, qui se colore et devient visible quand on traite le papier par la chaleur ou par quelque agent chimique.

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier

Verbe

encre /ɑ̃kʁ/
  1. Deuxième personne du singulier du présent de l'impératif
  2. Première personne du singulier du présent de l'indicatif
  3. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif

Voir aussi