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Bride
Origine
- (nom) haut-allem. brittil, prîtil, et, par contraction, britl. De prîtil vient une autre forme italienne, predello.
- API : /bʁid/ ;
- SAMPA : /bRid/ ; /bʁid/
Nom commun
bride /bʁid/ féminin ( féminin pluriel : brides /bʁid/)
- Harnais placé à la tête du cheval et destiné à l’arrêter ou à le diriger, selon la volonté du conducteur.
- La bride se compose de trois parties principales : la monture, le mors et les rênes. Mettre une bride à un cheval. La main de la bride, la main gauche du cavalier.
- Les rênes seules.
- Je voudrais donc […] Qu'un seigneur éminent en richesse, en puissance, Par la bride guidât son superbe coursier. — (Jean Racine, Esth. II, 5.)
- Serrer la bride à un cheval.
- Lâcher ou rendre la bride. Tourner bride, pour prendre la fuite.
- Aller à toute bride, à bride abattue, proprement, mener son cheval au grand galop ; et figurément, agir sans réserve ni retenue.
- Il s’en moquait à bride abattue. — (Marquise de Sévigné, 44.)
- Elle a un amant à bride abattue. — (Marquise de Sévigné, 435.)
- La modestie m’empêche de vous louer à bride abattue là-dessus. — (Marquise de Sévigné, 12.)
- Figuré Obstacle, frein, retenue.
- Lâcher la bride à ses passions.
- Tenir quelqu'un en bride, le contenir, le diriger.
- Et pour tenir en bride un peuple sans raison. — (Pierre Corneille, Pulchér. V, 3.)
- Ils tenaient les soldats en bride. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique III, 7.)
- Le sénat tenait en bride les gouverneurs. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique III, 6.)
- Dieu qui tient en bride les esprits trompeurs. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 9.)
- Dieu qui tient en bride les flots de la mer. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Polit.)
- S'ils tiennent la bride à leur impatience. — (François de Malherbe, II, 1.)
- Cependant notre grand Alcide, Amolli parmi vos appas, Perdra la fureur qui, sans bride, L'emporte à chercher le trépas. — (François de Malherbe, III, 1.)
- Retenir la bride aux efforts du courroux. — (Molière, F. sav. I, 2.)
- Il doit tenir la bride aux grands empressements. — (Molière, Mis. I, 2.)
- À le conjurer de tenir ses regards en bride. — (Antoine Hamilton, Gramm. 8.)
- Tenir la bride haute, courte, à quelqu'un, le diriger, le traiter sévèrement.
- Il est bon de lui tenir un peu la bride haute. — (Molière, l'Av. I, 10.)
- Lâcher la bride, mettre à quelqu'un la bride sur le cou, c’est-à-dire lui laisser toute liberté d’agir.
- Je jouis avec plaisir et modération de la bride qu’on m’a mise sur le cou. — (Marquise de Sévigné, 285.)
- Elle est admirable, quand elle a la bride sur le cou. — (Marquise de Sévigné, 239.)
- Pour mettre une bride sur le cou. — (Marquise de Sévigné, 335.)
- Je ne veux point me lâcher la bride à vous parler de mon amitié. — (Marquise de Sévigné, 597.)
- Que ne dirais-je pas de ma tendresse pour vous, si je voulais me lâcher la bride ? — (Marquise de Sévigné, 208.)
- Je lâche la bride à toutes ses bontés. — (Marquise de Sévigné, 226.)
- Vous qui laissez la bride sur le cou de vos moitiés. — (Antoine Hamilton, Gramm. 9.)
- Tantôt Dieu retient les passions, tantôt il leur lâche la bride. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique III, 7.)
- Figuré et familièrement.
- Aller bride en main, c’est-à-dire agir, procéder avec circonspection.
- Depuis ma dernière lettre, je vais bride en main sur la louange. — (Voltaire, Lett. en vers, 102.)
- Figuré Il a plus besoin de bride que d’éperon, il a plus besoin d’être contenu qu’excité.
- Hocher la bride à quelqu'un, sonder ses intentions.
- Brides à veaux, sottes raisons, sots raisonnements, et aussi nouvelles absurdes, contes ridicules.
- De rien je fais brides à veaux. — (Abbé Mathurin Régnier, Épître III.)
- Blasphèmes nouveaux, Vieux dictons dévots, Hapelourdes, pavots, Et brides à veaux, Que n'a-t-on pas mis Dans Sémiramis ? — (Alexis Piron, Chanson satirique sur la Sémiramis de Voltaire. Locution qui vient de ce que, les veaux ne se bridant pas, les brides à veaux ne sont rien.)
- Lien pour retenir certaines coiffures. Brides d’un bonnet, d’un chapeau de femme.
- Espèce de boutonnière qui se fait aux manches et aux cols des femmes pour les fixer à un bouton.
- La bride se fait en saillie sur l’étoffe ; c’est un feston sur des fils posés en demi-cercle et pouvant entourer le bouton. La bride n'est attachée à l’étoffe que par ses deux côtés, tandis que la boutonnière est dans l’étoffe même.
- Points aux deux extrémités d’une boutonnière pour empêcher qu’elle ne se déchire.
- Maille échappée dans un bas de soie.
- Brides, petits tissus de fil qui servent à joindre les fleurs les unes avec les autres dans l’espèce de dentelle qu’on nomme point de France, de Venise, de Malines.
- (Chirurgie) Filaments membraneux que l’on trouve souvent dans le foyer des abcès ou dans les plaies profondes, et qui s’opposent à la sortie du pus, ou établissent des adhérences vicieuses.
- Détruire les brides.
- (Marine) Sorte de grande crampe qui lie le bout de la quille avec l’étambot.
- Pièce de la batterie d’une arme à feu.
- Outil de charron.
- Plaque de fer, du métier des plombiers, carrée et évidée en rond dans le milieu, pour tenir lieu de soudure.
- Lien de fer pour assujettir une pièce de bois, un tuyau de conduite, etc.
- Bride, sorte de point d’Alençon dont le tissu est beaucoup plus fort que le réseau.
Synonymes
Mots apparentés
Traduction
- allemand : Bindeband neutre ; Bügellasche féminin ; Eisenklammer féminin ; Flansch masculin ; Spannriegel masculin ; Zaum masculin ; Zaumzeug neutre ; Zügel masculin
- allemand : l'anc
- anglais : bar ; bride ; bridle
- espagnol : brida
- italien : briglia
- provençal : brida
Verbe
bride /bʁid/
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de brider.
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