Borne

Origine

(nom) Du bas-latin bódina, bódena, avec l’accent sur bo, comme l’indique l’ancien français bodne.
La forme régulière est bodne, prononcé et écrit bone ou bonne ; bonde est le même avec le déplacement du d ; borne est due à l’intercalation accidentelle d’un r, comme dans hurler pour huller, intercalation qui n'était pas rare dans l’ancienne langue et dont il reste quelques traces dans la moderne. La borne serait la chose renflée.
(sens 3) : par extension des « bornes milliaires ».
  • API : /bɔʁn/
  • SAMPA : /bORn/

Nom commun

borne /bɔʁn/ féminin (féminin pluriel : bornes /bɔʁn/)
  1. Tout ce qui sert à séparer deux champs l’un de l’autre.
    Près de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain. — (Pierre Jean de Béranger, Sainte alliance des peuples.)
    Astracan est la borne de l’Asie et de l’Europe et peut faire le commerce de l’une et de l’autre. — (Voltaire, Russie, I, 1.)
  2. Colonne qui marquait le bout de la carrière dans les cirques anciens.
  3. Sur les routes, indicateur qui marque les distances en kilomètres ou même en moins de mètres.
  4. (Au pluriel) Tout ce qui sépare un État d’un autre.
    Fixer les bornes d’un empire.
    Pour étendre les bornes de son royaume. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, Tél. XIV.)
  5. Extrémité, fin de l’étendue, de la durée.
    Régions qui n'auraient pas de bornes.
    Les bornes de la vie.
    Empire qui n'aura point d’autres bornes que celles du monde. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 4.)
  6. (Figuré) Limite.
    Douleur sans borne.
    La nature elle-même y mettra des bornes.
    Enfermer quelque chose dans des bornes étroites.
    Rester dans de justes bornes.
    Il a peine à ne point passer les bornes du devoir.
    Encore faut-il donner des bornes à cette lettre. — (Marquise de Sévigné, 377.)
    Ce n'est pas à mon âge, aux bornes de la vie[…] — (Voltaire, Fanat. I, 1.)
    Son orgueil s’éleva au delà de toutes bornes. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique III, 4.)
    Son esprit a des bornes et sa vertu en a aussi. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, Tél. XII.)
    L'ambition s’est jouée, sans aucune borne, de la vie des hommes. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 1.)
    Son orgueil est sans borne ainsi que sa richesse. — (Jean Racine, Esth. II, 9.)
  7. Pierres plantées près des murs, à l’encoignure des édifices, à côté des portes, pour les préserver du choc des voitures ; ainsi nommées pour leur ressemblance avec les bornes des chemins, et appelées jadis boute-roue.
  8. Carreau de vitre en forme de losange.

Synonymes

TraductionDéplier / Replier

Mots dérivés

Verbe

borne /bɔʁn/
  1. Deuxième personne du singulier du présent de l’impératif du verbe borner.
  2. Première personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe borner.
  3. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe borner.

Voir aussi