Bonté

Origine

du latin bonus « bon »
  • API : /bɔ̃.te/
  • SAMPA : /bO~te/

Nom commun

bonté /bɔ̃.te/ féminin (féminin pluriel : bontés /bɔ̃.te/)
  1. Qualité de ce qui est bon.
    Bonté des terres. Bonté d’un pays. Bonté d’une marchandise. Bonté d’un vin. Bonté de l’air. Bonté d’un fruit.
  2. Justice.
    Bonté d’une cause.
    Comptant sur la bonté de sa cause.
  3. Douceur, indulgence, bienveillance.
    La bonté de Dieu. Plein de bonté. Homme d’une extrême bonté. Il a tant de bonté que […] Votre bonté pour moi. Traiter quelqu'un avec bonté. Je ne pouvais être reçu avec plus de bonté. Par la bonté du ciel.
    Vous, Seigneur, dont la bonté infinie n'a rien donné aux hommes de plus efficace pour effacer leurs péchés que la grâce de les reconnaître. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Anne de Gonz.)
    Nous demandons, de grâce, encore un moment ; le roi a de la bonté ; et il sait bien que la chose a été précipitée. — (Molière, Impr. 4.)
    Point de pitié officieuse ? point de secourable bonté ? point d’affection agissante ? — (Molière, l'Av. IV, 1.)
    Il est vrai que du roi la bonté secourable Jette enfin sur la muse un regard favorable. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Sat. I.)
    Je m’occupe, je pense, et j'ai pour volupté Ce charme que le ciel attache à la bonté. — (St-Lambert, Saisons, Hiver.)
    (Ironiquement) Quand je parle, ayez la bonté de vous taire. Ayez la bonté de sortir d’ici.
  4. En parlant d’une femme, égard
    Elle a de la bonté, des bontés pour lui, elle témoigne qu’elle a pour lui un sentiment tendre.
    Elle a quelque bonté pour moi. — (Molière, l'Av. IV, 3.)
    Après tant de bontés dont il perd la mémoire. — (Jean Racine, Andr. II, 1.)
    J'y suis encor, malgré tes infidélités, Et malgré tous mes Grecs honteux de mes bontés. — (Jean Racine, ib. IV, 5.)
    C'est trop me faire entendre, Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés. — (Jean Racine, Brit. III, 7.)
    De mes lâches bontés mon courage est confus. — (Jean Racine, Andr. IV, 3.)
  5. Trop grande facilité.
    Tu as trop de bonté pour lui. C’est pousser la bonté trop loin.
  6. (Phrénologie) D’après Gall, sentiment naturel de l’homme et des animaux auquel on attribue un organe placé au milieu de la partie supérieure du cerveau.

Synonymes

Mots dérivés

TraductionDéplier / Replier

Nom commun

bontés /bɔ̃.te/ féminin pluriel
  1. Actes de bienveillance.
    Que la reine a pour moi des bontés que j'admire ! — (Pierre Corneille, Nicom. IV, 2.)
    Où sont, Dieu de Jacob, tes antiques bontés ? — (Jean Racine, Athal. IV, 5.)
    Thésée à tes fureurs [les fureurs de Neptune] connaîtra tes bontés. — (Jean Racine, Phèdr. IV, 2.)
    Henri victorieux voyait de tous côtés Les ligueurs sans défense implorant ses bontés. — (Voltaire, Henr. VIII.)
  2. Termes de politesse.
    Je suis confus de vos bontés. Ayez la bonté de m’apprendre ce dont il s’agit.
    Nous allons le remercier des extrêmes bontés qu’il nous fait paraître. — (Molière, Impr. 10.)
    Si vous aviez la bonté de me dire la même chose, vous m’obligeriez. — (Blaise Pascal, Provençal 4.)

Voir aussi