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Étude
Origine
- f. du latin studium. Estudie au XIIe siècle est purement orthographique ;le vers montre que la prononciation était estuide. Plus tard estudie se dit, mais alors il est calqué sur le latin.
- API : /e.tyd/
- SAMPA : /etyd/
Nom commun
étude /e.tyd/ féminin ( féminin pluriel : études /e.tyd/)
- Application d’esprit pour apprendre ou approfondir les sciences, les lettres, les beaux-arts. Passer les jours et les nuits à l’étude. L'étude des mathématiques.
- J'estimais fort l’éloquence, et j'étais amoureux de la poésie ; mais je pensais que l’une et l’autre étaient des dons de l’esprit plutôt que des fruits de l’étude. — (René Descartes, Méth. I, 9.)
- L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n'ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n'ait dissipé. — (Charles-Louis de Secondat Montesquieu, Pens. div.)
- J'entends dire qu’il convient d’occuper les enfants à des études où il ne faille que des yeux ; cela pourrait être s’il y avait quelque étude où il ne fallût que des yeux ; mais je n'en connais point de telle. — (Jean-Jacques Rousseau, Em. II.)
- J'ai su, pauvre et content, savourer à longs traits Les muses, les plaisirs, et l’étude et la paix. — (André Chénier, Élég. XVI.)
- Entre l’étude et moi tu partageais tes jours. — (Marie-Joseph Chénier, Gracques, I, 4.)
- Dans l’étude autrefois vous cherchiez un secours. — (Casimir Delavigne, Paria, II, 2.)
- Connaissances acquises. Avoir de l’étude.
- Mais je ne trouve point de fatigue si rude Que l’ennuyeux loisir d’un mortel sans étude. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Épit. XI.)
- N'avoir point d’étude, nulle étude, être sans étude, se dit surtout de ceux qui n'ont point les études littéraires qu’on fait d’ordinaire dans la jeunesse.
- Au plur. Les différents degrés de l’instruction classique. Faire de bonnes études. de mauvaises études. Le cours des études. Traité des études.
- Sitôt que j'eus achevé tout ce cours d’études, au bout duquel on a coutume d’être reçu au rang des doctes. — (René Descartes, Méth. I, 6.)
- L'abbé d’Olivet avait dirigé au collége des jésuites les premières études de cet écrivain célèbre [Voltaire]. — (Jean le Rond D'Alembert, Éloges, d’Olivet.)
- Faire ses études, passer par les différents degrés d’instruction qui doivent former l’esprit de la jeunesse.
- On dit de même faire des études. Il n'a pas fait d’études.
- (Théâtre) Action d’apprendre par coeur un rôle.
- Il ne lui est rien arrivé que je ne lui aie prédit à elle-même, en lui disant adieu, quand je sus l’étude qu’elle faisait de ce rôle. — (Pierre Corneille, Lett. à l’abbé de Pure, 12 mars 1659.)
- On dit plutôt aujourd'hui étudier un rôle.
- Mettre une pièce à l’étude, en commencer les répétitions.
- La pièce est à l’étude, elle est en cours de répétitions.
- Étude, se dit de tout travail préparatoire. L'étude d’une question. Les études d’un chemin de fer. Mettre un projet de loi à l’étude. Ce plan est encore à l’étude.
- Un dessin ou un morceau de peinture, de sculpture, exécuté pour l’étude particulière d’un objet. Une étude de draperie, de paysage. Les études de Raphaël.
- Les études de ces artistes montrent combien ils ont encore besoin d’en faire. — (Denis Diderot, Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 276, dans POUGENS.)
- Nous y vîmes aussi un grand nombre d’études qu’ils avaient faites d’après plusieurs beaux monuments, et en particulier d’après cette fameuse statue de Polyclète, qu’on nomme le canon ou la règle. — (Auguste Marseille Barthélemy, Anach. ch. 72.)
- Tête d’étude, tête dessinée pour servir de modèle.
- Terme de musique. Composition faite pour exercer au doigté, au jeu d’un instrument. Des études pour le violon.
- Soin particulier que l’on apporte à quelque chose.
- Tandis qu’autour des deux tu perdras ton étude [à deviner lequel des deux est ton fils], Mon âme jouira de ton inquiétude. — (Pierre Corneille, Héracl. IV, 5.)
- Son âme semble en vivre [de soupçons], et je mets mon étude à trouver des raisons à son inquiétude. — (Molière, D. Garc. II, 1.)
- Je mettrais toute mon étude à rendre ce quelqu'un jaloux. — (Molière, Sicil. 7.)
- Ils emploient toute leur étude à chercher. — (Blaise Pascal, Provençal 2.)
- Se faire une étude d’une bagatelle. — (Jacques-Bénigne Bossuet, III, Vêture, 3.)
- Je songe à me connaître et me cherche en moi-même, C'est là l’unique étude où je veux m’attacher. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Épît. v.)
- Je mets à les former [de jeunes filles] mon étude et mes soins. — (Jean Racine, Esth. I, 1.)
- […] Ta fière ingratitude Se fait de m’offenser une farouche étude. — (Voltaire, Mort de Cés. II, 5.)
- Ma main donne au papier, sans travail, sans étude, Des vers fils de l’amour et de la solitude. — (André Chénier, Élég. XVI.)
- Préméditation.
- […] L'indignation qu’on prend avec étude Augmente avec le temps et porte un coup plus rude. — (Pierre Corneille, Pomp. IV, 1.)
- Tranquille en me frappant, barbare avec étude. — (Voltaire, Irène, IV, 4.)
- Objet d’étude, de soin.
- Votre exemple est partout une étude pour moi. — (Pierre Corneille, Sert. III, 2.)
- J'ai […] de l’inquiétude De voir qu’un sot amour fait toute votre étude. — (Molière, Sgan. 7.)
- Je me suis fait une étude de cet endroit d’une de vos lettres. — (Marquise de Sévigné, 437.)
- En mauvaise part. Affectation, recherche. Éviter l’apprêt et l’étude. Elle plaît sans étude.
- Que ne puis-je vous représenter cet homme simple et sans étude ? — (Esprit Fléchier, II, 124.)
- Toute notre vie est une étude de vanité. — (Jean-Baptiste Massillon, Myst. Ass.)
- Étude est quelquefois un titre d’ouvrage, moins usité, il est vrai, que essai. Études sur la musique ancienne.
- Anciennement, chambre, cabinet où l’on étudie, où l’on compose.
- Et ces heureux hasards des fruits de mon étude. — (Pierre Corneille, La poésie à la peinture.)
- Ces vers, produits dans mon étude, Récitent tes commandements. — (Racan, Psaume 118.)
- Plus d’un héros, épris des fruits de mon étude, Vient quelquefois chez moi goûter la solitude. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Ép. x.)
- Considérez les avantages d’un homme [un orateur] qui n'apprend pas par coeur […] la chaleur qui l’anime lui fait trouver des expressions et des figures qu’il n'aurait pu préparer dans son étude. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, Dial. sur l’éloq. II.)
- Aujourd'hui, lieu où l’on réunit les élèves pour étudier leurs leçons et faire leurs devoirs. Les études de ce collége sont vastes et bien aérées.
- On dit très souvent aussi : salle d’étude.
- Dans les lycées de Paris, au lieu d’étude, on dit ordinairement quartier.
- Le temps de ces exercices. L'étude la plus longue est celle du soir.
- Maître d’étude, maître chargé de la surveillance pendant les études, les récréations et les promenades. Le titre officiel est, depuis quelques années, maître-répétiteur.
- Pièce où un notaire, un avoué, un huissier fait travailler ses clercs.
- Dépôt des minutes et des papiers que les notaires et les avoués conservent ; clientèle du notaire, de l’avoué, etc. Acheter une étude. Il cède son étude à son premier clerc.
Mots apparentés
Traduction
- allemand : Büro neutre ; Einstudierung féminin ; Etüde féminin ; Forschung féminin ; Kanzlei féminin ; Lernen neutre ; Praxis féminin ; Projektierung féminin ; Studie féminin ; Studienzeit féminin ; Studium neutre
- espagnol : estudio
- italien : studio
- provençal : estudi
- portugais : estudo
- wallon : sitûd ; s
Voir aussi
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