Piquer

Verbe

piquer transitif
  1. Percer, entamer légèrement avec quelque chose de pointu.
    Une épingle l’a piqué.
    Il y a des épines qui piquent fort.
    piquer quelqu’un jusqu’au sang.
    Je me suis piqué.
    Je me suis piqué le doigt.
    piquer un papier, Y faire de petits trous.
piquer transitif
  1. se dit aussi des serpents, de la vermine, des insectes qui mordent, qui entament la peau.
    être piqué par un serpent.
    être piqué par un moustique, par une guêpe.
    Les mouches piquent les chevaux.
  2. (Figuré) et (Familier),
    quelle mouche le pique, l’a piqué? se dit d’un Homme qui se fâche, qui s’est fâché sans sujet apparent.
piquer transitif
  1. se dit également des insectes qui entament le bois, les étoffes, etc.
    Les miles, les vers ont piqué ce manteau.
    Ce livre est piqué des vers.
  2. (Figuré) et (Familier),
    Voilà qui n’est pas piqué des vers, Cela n’est pas mauvais, cela a du mérite.
  3. En termes de Maréchal,
    piquer un cheval, Lui faire entrer la pointe du clou jusqu’à la chair vive, en le ferrant.
  4. En termes de Manège,
    piquer un cheval et, absolument,
    piquer, Donner des éperons à un cheval et le pousser au galop.
    Il piqua son cheval, qui partit au galop.
    piquer des deux, Faire sentir les deux éperons à un cheval afin d’accélérer sa marche.
  5. En termes d’équitation,
    piquer un galop.
piquer transitif
  1. signifie aussi Enfoncer, faire pénétrer par la pointe.
    Piquer des épingles sur une pelote.
  2. (Familier),
    piquer une tête, Se jeter, tomber la tête la première.
    Il a piqué une tête dans l’eau.
    J’ai failli piquer une tête du haut du mur.
  3. En termes de marine,
    piquer au vent, Aller à l’encontre du vent.
piquer transitif
  1. signifie aussi Faire avec du fil ou de la soie, sur deux ou plusieurs étoffes mises l’une sur l’autre, des points qui les traversent et qui les unissent.
    Piquer un couvre-pied.
    piquer des bonnets.
    piquer des bottines, Unir par des points l’étoffe des bottines à leur cuir.
    piquer un collet d’habit, des poignets de chemise, etc., Y faire des points et arrière-points symétriques pour les orner.
    piquer à la machine, piquer des étoffes à l’aide d’une machine à coudre.
piquer transitif
  1. s’emploie encore en des sens analogues dans plusieurs termes d’arts, de métiers, de jeux, etc.
    Piquer une pierre, un moellon, une meule, etc., Les rendre rugueux, en y faisant de petits enfoncements avec le côté pointu du marteau.
    piquer de la viande, La larder avec de petits lardons.
    Veau piqué.
    piquer de gros lard un morceau de bœuf, Le larder avec de gros lardons.
  2. Au jeu de Billard,
    piquer la bille, La toucher presque perpendiculairement avec la queue.
  3. En termes de Musique,
    piquer une note, Détacher une note.
    Note piquée, Note au-dessus de laquelle est marqué un point.
piquer transitif
  1. se dit aussi des Choses qui affectent le goût de telle sorte que la langue semble en être piquée.
    Ce vin pique la langue agréablement, désagréablement.
    Ce fromage pique.
  2. Il se dit figurément des Choses qui font une impression vive et agréable.
    Il n’y a rien dans cet ouvrage, dans ce style qui pique et qui réveille.
    Il y a dans la physionomie de cette femme je ne sais quoi qui pique et qui attire.
    piquer la curiosité de quelqu’un, Inspirer un vif désir de connaître.
piquer transitif
  1. signifie aussi Fâcher, irriter, froisser la susceptibilité ou la légitime fierté de quelqu’un, mettre en colère.
    Ce discours l’a piqué, l’a piqué au vif, jusqu’au vif.
    La moindre chose le pique.
    Il dit souvent des choses qui piquent.
  2. Il se dit pour Faire des injections de morphine ou de quelque autre substance analogue.
    Il se pique à la morphine.
  3. (Figuré) et (Familier),
    Se piquer le nez, S’enivrer légèrement et habituellement.
se piquer transitif
  1. se dit aussi de certaines choses qui se gâtent en présentant d’ordinaire des trous ou des taches.
    Ce bois se pique, ces étoffes se piquent, Les vers s’y mettent.
    Ce papier imprimé se pique, Il commence à se gâter, faute d’avoir été étendu et séché.
    Ces confitures se piquent, Elles ont des taches de moisissure.
    Une gravure, un livre qui se pique, Où il se fait de petites taches d’humidité.
    Ce vin, cette boisson se pique, Ce vin, cette boisson commence à s’aigrir.
se piquer transitif
  1. signifie, au figuré, Se sentir offensé, prendre en mauvaise part.
    C’est un homme qui se pique du moindre mot qu’on lui dit.
    Il parle en homme piqué.
  2. Il signifie aussi Se glorifier de quelque chose, en faire vanité, en tirer avantage, en faire profession.
    Il se pique de bien écrire, de bien parler, etc.
    Il se pique d’être toujours bien renseigné.
    Il se pique de bonne éducation, de politesse raffinée.
    Se piquer d’honneur, Dans une certaine circonstance, exiger de soi-même une conduite que l’on juge conforme à l’honneur.
    Se piquer au jeu ou simplement
    Se piquer, S’opiniâtrer à jouer malgré la perte.
  3. (Figuré) et (Familier),
    Se piquer au jeu, être piqué au jeu se dit d’une Personne qui veut venir à bout de quelque chose, malgré les obstacles qu’elle y trouve, ou même d’autant plus vivement qu’elle y trouve plus d’obstacles.
  4. Le participe passé s’emploie aussi adjectivement.
    Poulet piqué, Poulet lardé.
piqué transitif
  1. se dit aussi familièrement de Quelqu’un qui a le cerveau un peu dérangé.
    Il est un peu piqué.