Obscurément

Origine

de obscure et du suffixe -ment
  • API : /ɔp.sky.ʁe.mɑ̃/
  • SAMPA : /OpskyRemA~/

Adverbe

obscurément /ɔp.sky.ʁe.mɑ̃/
  1. Sans clarté.
    La nuit approchait, on ne voyait les objets qu’obscurément. — (Dict. de l’Acad.)
  2. D’une manière brune, foncée, en parlant de teintes.
    Le dessus du dos, de la tête et des ailes est d’un brun obscurément teint de verdâtre. — (Georges Louis Leclerc, Oiseaux, t. IX, p. 471.)
  3. D’une manière à peine visible.
    À son origine, le cœur n'est qu’une vésicule obscurément contractile. — (Cl. Bernard, Rev. des Deux-Mondes, 1865, p. 242.)
  4. Figuré D’une manière peu intelligible.
    Quoi ! mon père tantôt parlait obscurément. — (Pierre Corneille, Oedipe, III, 3.)
    Si le temps [du Messie] eût été prédit obscurément. — (Blaise Pascal, Pensées, XX, 11, éd. HAVET.)
    Dans cette grammaire, dont l’objet ne paraissait pas devoir effrayer les âmes pieuses, les phrases citées par l’auteur pour exemples de ses préceptes étaient une suite d’assertions obscurément impies contre l’existence de Dieu, la spiritualité de l’âme, et les autres vérités que la religion nous oblige de croire. — (Jean le Rond D’Alembert, Éloges, Girard.)
    Dois-je, au lieu de Laharpe, obscurément écrire : C’est ce petit rimeur, de tant de prix enflé. — (Nicolas Gilbert, Mon apologie.)
  5. Figuré Sans renom, sans éclatin
    Il dévore en secret ses sentiments d’humanité, il gémit obscurément sur la nature humaine. — (Voltaire, Lett. d’Argental, 6 août 1766.)
    Rien n'est si désagréable que d’être pendu obscurément. — (Voltaire, Voyage de la raison.)
    Le bonheur, cet objet de nos désirs, mais qui fuit et repousse la grandeur et les richesses, serait-il donc obscurément attaché à la médiocrité en tout genre ? (Jean le Rond D’Alembert, Éloges, Segrais.)
    Soldat obscurément utile, Je ne partageais les lauriers Ni de Saxe, ni de Belle-Isle. — (St-Lamb., Pièc. fug. sur la paix de 1748.)
    Dans les bras d’une épouse chérie Je goûte obscurément les doux fruits de ma vie. — (Alphonse de Lamartine, Méd. I, 20.)
  6. Figuré D’une manière mal éclaircie, qui n'est pas bien certaine.
    Obscurément plongé dans ce doute cruel, Mes yeux, chargés de pleurs, se tournaient vers le ciel. — (Voltaire, 2e discours.)
    Il se répandit obscurément de tous côtés que les Malais, qui seuls avaient des relations avec ces contrées, avaient porté du girofle et de la muscade dans plusieurs marchés. — (Abbé Raynal, Historique phil. II, 25.)
    L'empereur flattait encore obscurément une espérance qu’il n'avait pas. — (Villemain, Souv. cont. Cent-J. ch. v.)

Synonymes

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier