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Légèrement
Origine
- de légère et du suffixe -ment
- API : /le.ʒɛʁ.mɑ̃/
- SAMPA : /leZERmA~/
Adverbe
légèrement /le.ʒɛʁ.mɑ̃/
- D’une manière légère, non pesante.
- Il s’avance seul légèrement armé, couvert d’un casque d’acier garni d’or, ombragé de trois queues de cheval blanches comme la neige. — (Voltaire, Princ. Babyl. 1.)
- Avec agilité.
- Marcher, courir légèrement.
- Pour moi, je ne crois pas que sans enchantement On puisse aller plus loin et plus légèrement. — (Jean de Mairet, Sophon. IV, 5.)
- Est-il rien qui aille plus vite ni qui s’écoule, s’échappe et vole plus légèrement que le temps passé parmi les délices ? (Jacques-Bénigne Bossuet, Panég. Ste Thér. 3.)
- Figuré
- Vous passez légèrement sur des endroits difficiles. — (Marquise de Sévigné, 603.)
- Pour sortir du monde plus légèrement, il [le chrétien] s’est déjà déchargé lui-même d’une partie de son corps, comme d’un empêchement importun à l’ame. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Bourgoing.)
- (Musique) Se met quelquefois sur les partitions pour indiquer, dans certains passages, un mouvement analogue à celui de l’allegro vivace et joué de la pointe de l’archet, ou sans forcer le souffle si ce sont des instruments à vent.
- D’une façon peu copieuse.
- Vous avez soupé hier si légèrement que vous serez malade, si vous ne prenez rien ce matin. — (Pierre de Marivaux, Double inconst. I, 1.)
- D’une façon peu considérable, peu grave.
- Nous nous plaignons quelquefois légèrement de nos amis, pour justifier par avance notre légèreté. — (Larochefouc., Réflex. mor. 179.)
- Il [le Saint-Esprit] ne descend pas sur la terre pour passer légèrement sur les cœurs ; il vient établir sa demeure dans la sainte société des fidèles. — (Jacques-Bénigne Bossuet, 2e sermon, Pentec. Préambule.)
- Les grâces […] ne feront plus alors que vous émouvoir légèrement. — (Jean-Baptiste Massillon, Carême, Fausse conf.)
- Je ne connais que légèrement Helvétius ; mais je ne puis m’empêcher d’être indigné de la barbarie avec laquelle on le traite. — (Jean le Rond D’Alembert, Lett. à Voltaire, 6 mai 1760.)
- Blessé légèrement. — (Marie-Joseph Chénier, Oedipe-roi, III, 4.)
- Par antiphrase, légèrement est quelquefois pris aujourd'hui pour fortement, gravement, très fort.
- Il dîne ici pour la première fois, et, comme vous le savez peut-être, on le dit légèrement pointilleux et moraliste. — (Ch. de Bernard, le Gentilhomme campagnard, I, 13.)
- Avec délicatesse et agrément.
- Ce tableau est légèrement touché. Ce dessin est légèrement fait.
- D’une façon inconsidérée.
- Croire légèrement.
- Qu'ils ne se seraient pas engagés légèrement au siége d’une place sur laquelle toute la chrétienté avait les yeux. — (Vincent Voiture, Lett. 74.)
- Vous en prenez [des alarmes] sans doute un peu légèrement. — (Jean de Rotrou, Venceslas, IV, 1.)
- Il vous dira ses ennuis ; il m’en a dit assez pour me faire voir qu’il a été trompé ; c’est dommage ; mais il ne faut pas se marier si légèrement. — (Marquise de Sévigné, 7 déc. 1689.)
- Si le roi n'avait pas révoqué la permission qu’il avait donnée trop légèrement. — (Mme de Caylus, Souvenirs, p. 225, dans POUGENS.)
- Quelques faits que j'ai trop légèrement affirmés sur la foi des premiers voyageurs. — (Georges Louis Leclerc, Suppl. à l’hist. nat. Œuv. t. XI, p. 209, dans POUGENS.)
- Sans égards suffisants.
- Et que, pour vos projets, il fallait sans scrupule Traiter légèrement un vieillard ridicule. — (Jean-Baptiste Louis Gresset, Méchant, II, 7.)
- Lorsque Saint-Évremond s’expliquait si légèrement sur Sénèque, il ne l’avait pas lu. — (Denis Diderot, Claude et Nér. II, 37.)
Mots apparentés
Traduction
- espagnol : ligeramente
- italien : leggieramente ; leggiermente
- provençal : leugieramen
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