Invinciblement

Origine

de invincible et du suffixe -ment.

Adverbe

1. D’une manière invincible, d’une manière à laquelle on ne peut résister.

   Cette opération efficace et toute-puissante [de la grâce] qui fléchit invinciblement les cœurs les plus obstinés. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Avert. sur le liv. des réflex. mor. VI.)

   Ce n'est pas que tous les hommes soient invinciblement portés par leur nature à faire le mal et qu’ils le fassent toujours. — (François-Marie Arouet, Déf. Mil. Bolingbroke, ch. 1.)

   Je me sentais invinciblement porté à le croire tel qu’il s'annonçait. — (Jean-François Marmontel, Mém. X.)

2. D’une manière à laquelle on ne peut répliquer.

   Il a invinciblement prouvé sa proposition.

   Luther demeura invinciblement frappé de la force et de la simplicité de ces paroles : ceci est mon corps. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Var. II.)

3. D’une manière dont on ne peut triompher.

   Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui [l'homme] invinciblement cachés dans un secret impénétrable. — (Blaise Pascal, Pensées, I, 1, édit. HAVET.)

   Si cette pièce était invinciblement retenue et inébranlablement contenue par les deux bouts dans des enchâtres d’une matière inflexible et parfaitement dure, il faudrait une force presque infinie pour la rompre. — (Georges Louis Leclerc, Historique nat. Participe exp. Œuv. t. VIII, p. 180.)