|
|
|
Infâme
Origine
- du latin infamis, de in-, et fama réputation.
- API : /in.fâ.m/
- SAMPA : /in.fâ.m/
Adjectif
infâme /in.fâ.m/ masculin ( féminin : infâme /in.fâ.m/, pluriel : infâmes /in.fâ.m/)
- Qui s'est diffamé dans l’opinion publique.
- Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour, CORN. Cid, I, 8.
- Qui, tant que sa poursuite a cru m'avoir infâme, Ne m'a point souhaitée en qualité de femme. ROTR. Venc. II, 1.
- Et toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage d'infâmes assassins nettoya ton rivage, RAC. Phèdre, IV, 2.
- En vain Descartes avait épuisé son génie à rassembler les preuves de la divinité, et à en chercher de nouvelles ; ses infâmes ennemis le comparèrent à Vanini dans un écrit public, VOLT. Siècle de Louis XIV, Écrivains, Descartes.
- Ce secret qui pesait à son infâme coeur, VOLT. Zaïre, IV, 5.
- Les infâmes courtisans du plus infâme des princes. DIDER. Claude et Nér. I, 83.
- Qui a mauvaise réputation, qui est célèbre en mauvaise part (sens latin, aujourd'hui inusité).
- Heureux qui n'est point attaché à cet écueil [la cour], infâme de tant de naufrages ! GUI PATIN, Lettres, t. II, p. 421.
- Qui est diffamé, flétri par les lois. Il y a des châtiments qui rendent infâme. Ceux qui sont réputés infâmes par la loi ne peuvent être admis en témoignage.
- Un acteur, une actrice, gens infâmes même selon les lois des hommes, MASS. Carême,
- Élus. Esopus et Roscius [acteurs à Rome] n'étaient pas des sénateurs romains, il est vrai ; mais le flamen ne les déclarait point infâmes, et on ne se doutait pas que l'art de Térence fût un art semblable à celui de Locuste [célèbre empoisonneuse], VOLT. Dict. phil. Police des théâtres.
- Il se dit des choses qui entraînent la flétrissure morale.
- L'abandonnerez-vous à l'infâme couteau qui fait choir les méchants sous la main d'un bourreau ? CORN. Hor. V. 3.
- N'attendez pas de moi d'infâmes repentirs, CORN. Cinna, V, 1.
- La mort la plus infâme, ils l'appellent martyre, CORN. Poly. III, 4.
- Les infâmes projets de ses assassinats, CORN. Nicom. III, 4.
- Malgré la défection de tant de sujets, malgré l'infâme désertion de la milice, BOSSUET, Reine d'Anglet.
- Depuis le jour infâme Où de mon propre fils je me trouvai la femme, RAC. Théb. III, 2.
- À la porte d'Aman est déjà préparé D'un infâme trépas l'instrument exécrable, RAC. Esth. III, 4.
- J'ai su qu'il a mené une vie infâme ; mais pourquoi as-tu négligé son éducation ? FÉN. Dial. de morts anc. Antonin et Marc Aurèle.
- Il se dit quelquefois, par exagération, de ce qui est messéant, indigne.
- En effet tous ces soins sont des choses infâmes : Sommes-nous chez les Turcs pour renfermer les femmes ? MOL. Éc. des mar. I, 2.
- Avec un si bon dos, ma foi, monsieur Loyal, Quelques coups de bâton ne vous siéraient pas mal. - On pourrait bien punir ces paroles infâmes, Ma mie, et l'on décrète aussi contre les femmes. MOL. Tart. V, 4.
- On l'applique aussi en ce sens aux personnes. N'êtes-vous point trop bonne d'avoir écrit à Mlle de Méri ? mon Dieu, je lui ai écrit aussi ; que deviendra tout cela ? elle fera de grands cris, et vous trouvera trop généreuse, comme vous l'êtes en effet, et moi bien vilaine, bien crasseuse, bien infâme. SÉV. 12 juill. 1690.
- Sale, malpropre.
- On le logea dans un taudis infâme. Vous avez là un habit infâme.
Mots dérivés
- Infâme de droit — (Ancienne jurisprudence) celui qui avait subi, par jugement, une peine infâme.
- Infâme de fait — celui qui exerçait une profession réputée infâme, comme le bourreau, les tortionnaires, les comédiens. En parlant des choses qui entraînent la flétrissure légale.
- La condition des comédiens était infâme chez les Romains, (La Bruyère)
- Tout bas commerce était infâme chez les Grecs, (Montesquieu, Expr. II, 8.)
- Il y a des fonctions infâmes, malheureusement nécessaires au bon ordre de la société, DIDER. Claude et Nér. I, 51.
- Lieu infâme — lieu de prostitution.
- Cymodocée est condamnée aux lieux infâmes ; Hiéroclès l'y attend. (Chateaubriand, Mart. XXII.)
Nom commun
infâme /in.fâ.m/ masculin ( féminin : infâme /in.fâ.m/, pluriel : infâmes /in.fâ.m/)
- Celui, celle qui a fait des choses flétries par la loi ou par la morale. Les infâmes ne sont pas reçus en témoignage.
- Ne me parlez jamais en faveur d'un infâme. CORN. Hor. IV, 1.
- Épouse-la, parjure, et fais-en une infâme. CORN. Perth. I 4.
- Croyez-vous que ce nous soit une gloire d'être sortis d'un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ? MOL. D. Juan, IV, 6.
- Qu'importe qu'en tous lieux on me traite d'infâme ?.... Dans mon coffre, tout plein de rares qualités, J'ai cent mille vertus en louis bien comptés, BOILEAU, Épître V.
- Il accorde sa confiance à deux jeunes infâmes d'une rare beauté, Othon et Sénécion, liés entre eux d'une amitié suspecte, DIDER. Claude et Néron, I, 48.
- Par exagération. Un infâme, une personne qui mérite les plus graves reproches. C'est bien à vous, infâme que vous êtes, à vouloir faire l'homme d'importance, MOL. Préc. 14.
Mots dérivés
Traduction
|