Forge

Origine

(nom) piémontais, forgia ;du latin fábrica, avec l’accent sur fá (voir aussi fabriq). L'a s’est conservé dans quelques formes romanes, et, chez nous, dans le nom propre, la Farge, qui équivaut à la Forge. Ce qui achève de démontrer cette étymologie, c’est que Forges, nom d’une localité en Normandie, est dit en latin Fabriciae ;que dans une charte de 1286 (Bibl. des chartes, 4e série, t. IV, p. 158) le carrefore des forges est en latin bivium fabricarum ;et que, dans un texte de 790, Forges, hameau de l’arrondissement de Loches, est dit fabricae. Quelque différents que soient les deux mots, il ne reste pas de doute sur l’étymologie. Forge est la forme presque régulière pour fabrica ;il n'y a d’irrégulier que la chute du b ;mais, ica se rendant par ge (pedica, piége), le b est devenu incompatible ;il ne pouvait y avoir fabrge, et le b est tombé.
  • API : /fɔʁʒ/ ;
  • SAMPA : /fORZ/ ; /fOʁZ/

Nom commun

forge /fɔʁʒ/ féminin (féminin pluriel : forges /fɔʁʒ/)
  1. Usine dans laquelle la fonte de fer est transformée en métal.
    Un maître de forge.
    Toute forge qui ne produirait pas trois cents milliers de fer par an, ne vaudrait pas la peine d’être établie ni maintenue. — (Georges Louis Leclerc, Min. t. IV, p. 108, dans POUGENS.)
    Les intérêts particuliers se réunirent pour représenter que les cent neuf forges qui travaillaient en Angleterre, sans y comprendre celles d’Écosse, produisaient annuellement dix-huit mille tonnes de fer, et occupaient un grand nombre d’ouvriers habiles. — (Abbé Raynal, Historique phil. XVIII, 30.)
  2. Fourneau, atelier où les métaux se travaillent au feu et au marteau. Forge de serrurier, d’orfévre.
    De grosses mains faites pour souffler la forge. — (Jean-Jacques Rousseau, Ém. III.)
  3. Il ronfle comme un soufflet de forge, il ronfle très fort.
  4. Terme de marine.
    Forge volante, petite forge de tôle, avec l’enclume, le soufflet, etc. qu’on prend à bord des grands bâtiments de guerre.
  5. Figuré Cet ouvrage sort de la forge, est encore tout chaud de la forge, il a été achevé tout récemment, il sort des mains de l’auteur.
    Lorsqu'ils [les journalistes] s’imposent la loi de ne parler que des ouvrages encore tout chauds de la forge. — (Charles-Louis de Secondat Montesquieu, Lett. pers. 108.)
  6. Particulièrement. Atelier d’un maréchal ferrant.
    Mener un cheval à la forge.
  7. Forge de campagne, petite forge portative, avec les outils, qui sert aux maréchaux ferrants dans les armées en marche.
  8. Fine forge, houille menue, mais grasse.
  9. Pierre de liais sur laquelle on bat le plomb à froid.

Synonymes

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier

Verbe

forge /fɔʁʒ/
  1. Deuxième personne du singulier du présent de l’impératif.
  2. Première personne du singulier du présent de l’indicatif.
  3. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de forger.