Faste

Origine

(nom)
  • API : /fast/ ;
  • SAMPA : /fast/ ; /fast/

Nom commun

faste /fast/
  1. Magnificence qui se déploie et s’étale.
    Le faste royal.
    Benadad était un roi timide et vain qui n'avait que du faste et de l’orgueil. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Polit. IX, VI, 8.)
    Quel sera quelque jour cet enfant merveilleux ? Il brave le faste orgueilleux, Et ne se laisse point séduire à tous ses attraits périlleux. — (Jean Racine, Ath. II, 9.)
    Le faste de la cour voluptueuse de Léon X pouvait blesser les yeux ; mais aussi on devait voir que cette cour même polissait l’Europe et rendait les hommes plus sociables. — (Voltaire, Mœurs, 127.)
    Du faste des grandeurs autrefois entourée. — (Voltaire, Scythes, I, 3.)
  2. Affectation de paraître avec luxe et éclatin
    J'ai remarqué l’horreur que ce peuple a montrée Lorsque avec tant de faste il a vu ses faisceaux [de César] Marcher arrogamment et braver nos drapeaux. — (Pierre Corneille, Pomp. IV, 1.)
    Nous exhortons tous ceux qui peuvent donner plus abondamment à faire pour leur salut éternel ce qu’ils font tous les jours pour le faste du siècle. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, t. XVIII, p. 526.)
    Ces temps où le faste n'était pas devenu une bienséance à un ministère d’humilité. — (Jean-Baptiste Massillon, Or. fun. Villars.)
    Dans les déclamations contre la finance, ce n'est ni la générosité ni la justice qui réclament, quoiqu'elles en eussent souvent le droit et l’occasion, c’est l’envie qui poursuit le faste. — (Charles Pinot, Considér. mœurs. ch. 10.)
    Le faste nous tient lieu d’une haute noblesse. — (Philippe Néricault Destouches, Diss. IV, 4.)
    Que mes armes sans faste, emblème des douleurs […] — (Voltaire, Tancr. III, 1.)
  3. (Par extension) étalage, ostentation dans les actes ou dans les paroles.
    La Rappinière reçut son compliment avec un faste de prévôt provincial, et ne lui rendit pas la dixième partie des civilités qu’il en reçut. — (Paul Scarron, Rom. com. I, 5.)
    Toujours un peu de faste entre parmi nos pleurs. — (Jean de la Fontaine, Matrone.)
    Mais sa muse [de Ronsard], en français parlant grec et latin, Vit dans l’âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Art p. I.)
    C'est en Espagne un Ximénès, sous Isabelle, qui, après la mort de la reine, est régent du royaume, qui, toujours vêtu en cordelier, met son faste à fouler sous ses sandales le faste espagnol. — (Voltaire, Mœurs, 121.)
    Sottise ! amis ; point de folle dépense ; Laissez aux grands le faste des regrets. — (Pierre Jean de Béranger, Mon tomb.)
    Tous [à Quiberon] succombaient sans peur, sans faste, sans murmure. — (Victor Hugo, Odes, I, 4.)
  4. Figuré
    Ces lettrés [de la Chine], Qui, trop enorgueillis du faste de leurs lois […] — (Voltaire, Orphel. II, 7.)
  5. Faste n'a pas de pluriel.

Mots apparentés

TraductionDéplier / Replier

Adjectif

faste /fast/