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Croix
Origine
- du latin crux, crucem « croix ».
- API : /kʁwa/
- SAMPA : /kRwa/
Nom commun
croix /kʁwa/ féminin
- Sorte de gibet où l'on attachait, dans l'antiquité, certains criminels.
- Le supplice de la croix.
- Les haches et les croix sont lasses de trépas. — (Jean de Rotrou, St Gen. II, 8.)
- Ils l'attachèrent à une croix qui était un supplice ordinaire chez les Carthaginois, et l'y firent périr. — (Charles Rollin, Historique ancien Œuvres, t. I, p. 330, dans POUGENS.)
- Par métonymie, expérience mystique de Jésus-Christ durant son supplice
- À la croix, il [Jésus] regarde dans les prophéties ce qui lui restait à faire, il l'achève, et dit enfin : Tout est consommé. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 6.)
- La croix est la vraie épreuve de la foi, le vrai fondement de l'espérance, le parfait épurement de la charité, en un mot le chemin du ciel ; Jésus-Christ est mort à la croix, il a porté sa croix toute sa vie ; c'est à la croix qu'il veut qu'on le suive, et il met la vie éternelle à ce prix. — (Jacques-Bénigne Bossuet, ib.)
- Et, d'une infâme croix souffrant l'ignominie, Doit la mort aux ingrats qui lui devront la vie. — (Jacques Delille, Par. perdu, XII.)
- Le bois même où Jésus-Christ fut attaché.
- La vraie, la sainte croix.
- (Par extension) le christianisme.
- Faire triompher la croix. L'étendard de la croix.
- La prédication du mystère de la croix est folie à ceux qui périssent et ne paraît un effet de la puissance de Dieu qu'à ceux qui se sauvent, c'est-à-dire à nous. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 11.)
- Un ouvrage [le monde] dont il [l'homme] entendait la sagesse ne l'a point touché ; un ouvrage lui est présenté où son raisonnement se perd, et où tout lui paraît folie, c'est la croix de Jésus-Christ. — (Jacques-Bénigne Bossuet, ib.)
- La conversion du monde ne devait être l'ouvrage ni des philosophes ni même des prophètes ; il était réservé au Christ, et c'était le fruit de sa croix. — (Jacques-Bénigne Bossuet, ib.)
- Constantin devenu la conquête de la croix. — (Jean-Baptiste Massillon, Pet. car. Drap.)
- Paris va révérer le martyr de la croix. — (Voltaire, Zaïre, II, 3.)
- Quand la croix, si honteuse et si dure aux pervers, N'aurait pas subjugué le perfide univers, à sa morale seule on la croirait divine. — (Bernis, Relig. vengée, X.)
- (Par extension) (Dévotion) Affliction que Dieu envoie aux hommes pour les éprouver.
- Aussi le corps se plaint, le corps gémit sans cesse, Accablé sous les moindres croix. — (Pierre Corneille, Imit. I, 21.)
- La loi la plus propre à l'Évangile est celle de porter sa croix. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique II, 6.)
- Jésus ne promet que des afflictions et des croix. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Serm. Sept.)
- Les croix que Dieu nous envoie. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Souff. 2.)
- Leurs croix leur sont insupportables. — (Esprit Fléchier, Serm. I, 95.)
- On a bien de la peine à se convaincre de la bonté avec laquelle Dieu accable de croix ceux qu'il aime. — (François de Salignac de la Mothe Fénelon, XVIII, 430.)
- Les dégoûts du monde sont des croix forcées qui nous viennent sans nous consulter. — (Jean-Baptiste Massillon, Car. Dégoûts.)
- Porter les croix que sa bonté nous ménage. — (Jean-Baptiste Massillon, Av. Affl.)
- Un lien mal assorti devient votre croix de tous les jours. — (Jean-Baptiste Massillon, ib.)
- Il faut trouver le secret de porter sa croix. — (Jean-Baptiste Massillon, Car. Samar.)
- Le monde nous fournit des croix et des afflictions. — (Jean-Baptiste Massillon, ib. Mot. de conv.)
- Simulacre représentant la croix de Jésus-Christ.
- Élever, planter une croix. Porter une croix.
- Tandis qu'il assiégeait Maxence dans Rome, une croix lumineuse lui parut en l'air devant tout le monde avec une inscription qui lui promettait la victoire […] Le lendemain il gagna cette célèbre bataille qui défit Rome d'un tyran et l'Église d'un persécuteur ; la croix fut étalée comme la défense du peuple romain et de tout l'empire. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Historique I, 11.)
- Jusqu'au jour, où des morts perçant la voûte sombre, Une voix, dans le ciel les appelant sept fois, Ensemble éveillera ceux qui dorment à l'ombre De l'éternelle croix. — (Alphonse de Lamartine, Méd. 22.)
- Il fallut de longs efforts pour arracher à la tour du Grand-Yvan [au Kremlin] sa gigantesque croix ; l'empereur voulait qu'à Paris le dôme des Invalides en fût orné. — (Sophie de Ségur, Historique de Nap. VIII, 10.)
- Calvaire qu'on élevait autrefois aux lieux où était arrivé un accident, où s'était commis un assassinat.
- Petit ornement, en forme de croix.
- Cette croix dont cent fois mes soins vous ont parée, Peut-être entre vos mains est-elle demeurée Comme un gage sacré de la fidélité Que vous deviez au Dieu que vous avez quitté. — (François-Marie Arouet, Zaïre, I, 1.)
- Marque formée de deux traits croisés.
- Faire une croix au bas d'un acte quand on ne sait pas signer. Marquer quelque chose d'une croix.
- (Musique). Signe qui marquait un trille.
- La croix ne s'emploie plus que dans la basse chiffrée pour indiquer les intervalles augmentés, etc.
- Décoration de divers ordres de chevalerie.
- La croix de Malte, du Saint-Esprit, de Saint-Louis, de la Légion d'honneur.
- Souvent ce lâche effronté Porte l'habit militaire Avec la croix au côté. — (Pierre Jean de Béranger, Judas.)
- Mon fils le baron, Quoiqu'un peu poltron, Veut avoir des croix ; Il en aura trois. — (Pierre Jean de Béranger, Carabas.)
- […]Ailleurs de vieux guerriers, Échangeant pour du pain, en les baignant de larmes, Ces croix prix de leur sang et l'honneur de leurs armes. — (Jacques Delille, Homme des champs, IV, Var et add.)
- Absolument, la croix, celle de la Légion d'honneur.
- Il a eu la croix pour une action d'éclat
- (Vieux) Le côté d'une pièce de monnaie opposé à la face et marqué autrefois d'une croix.
- Croix ou pile.
- Latte croisée que les maçons et couvreurs suspendent au bout d'une corde quand ils font une réparation au haut de la maison.
- Là je trouve une croix de funeste présage ; Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Sat. VI.)
- Morceau de bois portant les têtes de chardon à carder.
- (Blason) La réunion du pal et de la fasce.
- La croix est une des douze pièces honorables de l'écu.
- (Marine) Forme que prennent les deux câbles d'un bâtiment affourché, lorsqu'en évitant il passe par-dessous le câble qui ne travaille pas.
Mots dérivés
Locutions dérivées
Mots apparentés
Traduction
- berrichon : queroix ; queroué
- picard : cros
- allemand : Crux féminin ; Kreuz neutre ; Kreuzkasten masculin
- anglais : cross
- espagnol : cruz
- italien : croce
- néerlandais : kruis
- wallon : creûs
Voir aussi
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