Allaiter

Origine

de l’ancien français alaitier du bas-latin allactare, « téter » et « nourrir de son lait »
Le mot du latin classique lactare a donné le mot laiter qui n’a pas été conservé.
Dans les différentes langues du monde, le mot « allaiter » prend des connotations subtiles, reflétant ainsi les nuances propres à chaque culture. En berbère, allaiter se dit « assotov », « boire à tout petit flot ». En portugais, « amamentar », « engloutir par la succion », plus précisément « avec quelque chose au bout où ça coule bon et chaud ! ». En perse, « allaiter » se dit « chir dadan », littéralement : « le lait-donner ». En arabe, « arradaha », concerne le bébé qui tète (« radaha » égale « téter »), tandis que « moradiha » désigne pour la mère le fait de donner le sein, de prendre contre soi. Au Cameroun, chez les Boulou, l’ action d’allaiter se dit « eunya » et le lait maternel (résultat de cette action) « meunya ». En espagnol « allaiter » se dit « dar el petcho », « donner le sein ». En kurde, « allaiter » se dit « mejandin », où « me » signifie « moi », et la racine « jin » à la fois la « vie » et la « femme » (un mot indo-européen semblable au « gyn » grec comme dans « gynécologie »), « din » étant un suffixe de conjugaison. Le mot complet veut dire littéralement : « à moi la vie », « à moi la femme ». En chinois, « allaiter » se dit « poulonou », donner à boire le lait maternel, et les seins sont désignés par le mot « loufa » qui signifie la « maison du lait ». En turc, « allaiter » se dit « emzirmek », « faire sucer ». En hébreu, « allaiter » se dit « héneq kalkel », nourrir le bébé, l’abreuver. En grec, « allaiter » se dit «théladzo », « téter », « thélè» signifiant « mamelon », mais aussi « papille ». Avec une autre accentuation, ce mot veut dire « fille »,différents mots apparentés désignant ce qui est « femelle », « féminin », « tendre », « mou ». Dans l'étymologie de la langue française, il a existé au début du XIIe siècle un dérivé de « lait », le verbe « laiter », qui n’a pas survécu au-delà de l’ancien français. Il a été supplanté par « alaitier », issu du bas latin « allactare » (origine : « lactare ») et qui signifie à la fois « téter » et « nourrir de son lait ». Le « c » de l’ancien radical « lact », a été conservé dans des variantes comme « alecter », « alaictier ». Au XIIIe siècle, le sens du mot « allaiter » s’étend à des sens littéraux comme « sucer le lait », ou figurés ccmme « nourrir l’esprit » et « profiter de quelque chose ». L’adjectif « allaitant (e) », (du XIIe siècle au XVIe siècle) signifie « qui est à la mamelle », c’est à dire le nourrisson, alors que le féminin « allaitante » ou « allaictante » désigne celle « qui nourrit de son lait », c’est à dire la mère ou la nourrice. Le verbe précis de « désallaiter », ou « désalleter » (XIIIe siècle) qui signifiait sevrer au sens de « ne plus donner de lait maternel » est sorti d’usage. « Allaiter » est donc usuel dès le XIIe siècle au sens d’ « action d’allaiter », un terme réservé aux humains alors que « nourrir » s’utilise aussi pour les femelles des animaux.
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Verbe

allaiter transitif : 1er groupe (conjugaison)
  1. Nourrir de son lait.
    La nourrice qui l’a allaité. Une mère qui allaite son enfant. La louve qui allaita Rémus et Romulus.